Vaincre la peur de traverser un tunnel ce n’est pas anodin !
Je ne pense pas avoir facilement peur mais peut-être n’ai-je pas vraiment été confronté à l’une d’elle. Et puis, de quelle peur parle-t-on ? Les raisons peuvent être de nature tellement différentes, comme nous empêcher d’agir, nous bloquer.
S’agit-t-il de peur ou d’appréhension ?
Il y a quelques années j’empruntais régulièrement une ancienne voie de chemin de fer où ne subsiste qu’un ballaste dégradé et de gros cailloux pointus. Ainsi qu’un tunnel de six cents mètres de long avec à l’entrée un panneau à lui seul décourageant : Attention ! Tunnel non éclairé sur toute sa longueur. Je l’ai évité soigneusement.
La semaine dernière j’ai repris le même chemin et au fur et à mesure que je m’approchais de lui je ne me posais à aucun moment la question de savoir si j’allais le traverser où faire comme d’habitude. Arrivé en son entrée j’ai franchis l’ouverture impressionnante par ses dimensions, près de quatre mètres de haut et trois de large construite en maçonnerie d’excellente état et cela m’a rassuré.
- Rester bien au milieu,
- Regarder au sol où l’on met ses pas,
- Puis droit devant soi lorsque toute lumière disparaît en fixant le point lumineux que représente la sortie,
A partir de quelle distance n’y voyons-nous vraiment plus rien ? Je dirais environ deux cents mètres ce qui fait que pendant une longueur égale il n’y a aucun point de repère possible, à part mon bâton de marche qui me permettait de toucher une parois et de m’orienter.
Je n’ai pas accéléré, pas plus dans la partie complètement sombre, pour éviter le risque de tomber, qu’à l’approche du bout. En fait j’étais serein.
A mon retour la seule question que je me suis posée est celle-ci : quel est le risque ?
En partant du principe que le ballast est identique à la partie extérieure il n’ y avait aucune raison qu’un trou ait été creusé. Et puis, d’autres personnes l’ont déjà traversé avec ou sans lumière, seules ou accompagnées.
Un animal peut-il s’y trouver ? Il faisait beau donc aucun n’avait de raison de venir s’abriter et d’ailleurs le font-ils un jour de tempête, d’intempéries ? Pas si sûr.
Rencontrer un promeneur : il se détacherait sur fond de lumière. Alors, le risque ? Il n’y en a pas mais si vous vous en voyez un n’hésitez pas à me le dire.
L’autre question qui m’interpelle : qu’est-ce qui m’a conduit à traverser ce tunnel sans la moindre hésitation ? Qu’est-ce qui a pu changer en moi et m’a aidé à vaincre cette appréhension ?
Ceci dit, le tunnel est in-traversable la nuit sans lampe, à part une nuit de pleine lune ; tiens, il faudra que j’essaie.