Ce sol en pierres rouges laisse l'eau de pluie s'infiltrer

En finir avec le goudron

DES CAILLOUX, PAS DU GOUDRON !

Un article dans Courrier International a été le déclencheur.
En Amérique Centrale, le Costa Rica, après avoir largement procédé à une exploitation forestière massive et anarchique, s’est subitement rendu compte qu’une clientèle riche pouvait constituer la nouvelle source de richesse du pays.
En s’engageant sur un retour à la nature qui commençait par le démontage de certaines routes goudronnées, le Costa Rica accomplissait un pas de géant que personne n’avait osé franchir.
Ce même pays s’apprête aussi à libérer les animaux enfermés dans les zoos. Pourquoi, en effet, les enfermer alors que chacun citoyen, chaque touriste peut les voir en pénétrant dans les forêts qui couvrent ce pays merveilleux, seul ou accompagné.
Si un pays d’Amérique Centrale, plus connu pour ses coups d’État à répétition et la corruption de ses gouvernants, s’engage sur la voie de l’écologie et en fait son cheval de bataille, qu’attendons-nous, nous aussi pour franchir le pas ?

Comment agir pour inverser la vapeur,

en l’occurrence le goudron dévorant nos routes, nos chemins, nos villes, nos villages jusqu’à l’intérieur de minuscules cours de fermes et maisons ?
Où va se loger le goudron !
Il suffit quelquefois d’un déclic pour passer à l’action : un beau jour où je me reposais sur le bord d’une minuscule route de l’Aveyron, fraîchement goudronnée, sans voir le moindre véhicule passer pendant des heures ! C’était sur la commune de Martrin, mais cela aurait pu être n’importe quelle autre.
Vous-même avez certainement observé le même phénomène.
Tant d’argent dépensé pour le passage d’une ou deux voitures par jour, je me suis renseigné depuis ! On marche sur la tête !
Est-il nécessaire de goudronner systématiquement tous les chemins ?
Il faut coûte que coûte tenter d’enrayer cette folie.
Les exemples de chemins conduisant à une ferme ou une propriété privée, goudronnés naturellement comme s’il n’y avait pas d’autres alternatives, ne manquent pas ; sans doute un signe de richesse !
Lorsque j’habitais au Pays Basque, l’accès à la propriété de Jacques Chaban-Delmas, ancien Président de l’Assemblée Nationale et ancien premier ministre, situé à Ascain, commençait par un chemin empierré suivi quelques centaines de mètres plus loin par une route goudronnée pour bien montrer qu’arrivé à ce point votre venue n’est pas souhaitée.
De belles demeures laissent volontairement leur chemin d’accès sans entretien pour dissuader les importuns. Au bout d’une centaine de mètres ils rebroussent chemin et font demi-tour : un bon moyen d’avoir la paix selon le précepte : pour vivre heureux vivons cachés.
Le goudron : moyen de corruption ?
Le tout goudron dans le domaine public est donc une question de volonté des élus de trop bien faire et de plaire à leurs administrés au-delà du raisonnable.
Ils subissent aussi une pression de la part des entreprises de travaux publics en quête permanente de nouveaux marchés afin de donner du travail à leur personnel et faire tourner leur matériel.
Trop nombreuses en cette période de disette la pression est sans relâche. Mais est-ce une raison pour tout goudronner jusqu’à en paraître ridicule ?
Il est temps de revenir à une situation où la défense de l’environnement doit être placée au cœur de notre préoccupation.

Certains Pays en Europe sont devenus trop aseptisés,

la France, la Suisse, la Belgique, le Luxembourg au nom de toujours plus de sécurité, de propreté ont laissés leurs beaux paysages de montagne autant que dans les plaines, sillonnées de routes bien lisses, où la moindre ornière doit être réparée séance tenante.
Ces routes incitent-elles à admirer le paysage ? À prendre son temps ?
Là où il n’y pas si longtemps encore de beaux chemins empierrés traversaient les cols, suivaient les crêtes des montagnes et nous poussaient à nous arrêter pour jouir de la vue, pique-niquer en famille, avec des amis ou en amoureux ou partir en randonnée, observer les animaux dits sauvages, mais en liberté, nous roulons sur des routes goudronnées.
Retour au Moyen Âge ?
Bien sûr que non !
À plus de sagesse certainement.
Mais aussi de réaliser des économies pour les Communes et la balance commerciale avec moins d’importation de ce pétrole visqueux.
Au besoin de ramener notre planète à un environnement moins agressif en la dépolluant progressivement.
L’important est de démarrer le processus, de donner une impulsion irréversible.
Le tout goudron responsable des inondations et des catastrophes que l’on nomme à tort naturelles.
Il existe une alternative au tout goudron et la vie serait plus agréable avec des chemins empierrés, plus nombreux et pas plus difficiles à entretenir.
C’est possible : dans de nombreuses villes, des dalles en pierres recouvrent les chaussées, les trottoirs. Ce qu’il faut s’est supprimer le goudron. Je préfère l’odeur de la terre après une pluie que celle du goudron qui ne manque pas aussi de dégager des effluves, pas innocentes, plus proches de la naphtaline que de l’odeur de la rose.

Entrez dans des forêts gérées par l’ONF et vous verrez que leurs chemins forestiers sont praticables par n’importe quel engin motorisé, très bien entretenu, et, si l’accès vous est défendu c’est pour des raisons de sécurité liées aux incendies, la traversée des forêts pouvant présenter un risque, l’interdiction des pique-niques et des barbecues étant la règle, mais totalement conseillés aux piétons et autres randonneurs.
Regardez les villages que vous traversez avec un autre regard, prenez des photos, écrivez un commentaire et ainsi ensemble nous pourrons agir et avancer dans le bon sens.

Quelle commune de votre pays détricotera la première route goudronnée ?

Récemment, une pluie diluvienne, continue, a déversée en trois heures sur Montpellier 250 ml d’eau. Les vidéos nous montraient la rivière sortie de son lit et l’eau traversant les rues, envahissant les maisons, les jardins et emportant tout sur son passage.
Parce que tout est goudronné et cimenté, l’eau de pluie ne peut plus pénétrer dans la terre et ruisselle sans pouvoir trouver une échappatoire .
Il faut lui donner la possibilité de s’infiltrer dans le sol en « détricotant » les endroits où goudron et ciment ne sont pas indispensables pour permettre à l’eau de pluie de trouver le chemin naturel vers les rivières en s’enfonçant dans le sol.
Voir des spectacles aussi affligeants, heureusement cette fois-ci sans pertes humaines, renforce, chez nos concitoyens, le sentiment que les catastrophes sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus graves et chez nos élus qu’ils doivent continuer à protéger les biens par plus de béton de goudron.
C’est exactement le contraire : il faut diminuer l’implantation du goudron et du ciment sur les sols et planter encore plus d’arbres : une étude scientifique a démontré que si on replantait des arbres le long de toutes les routes et les chemins cela aurait un impact très important sur la diminution du CO2 et donc sur le réchauffement climatique. Encore faudrait-il ne pas goudronner l’entourage des pieds des arbres comme cela est fait dans pas mal de communes.

Je vous souhaite une vie harmonieuse avec chaque jour moins de pollution autour de chez vous pour vous, votre famille, vos voisins.
Pour vous et moi, je parcours des chemins improbables avec une grande envie de vous y conduire.
Je vous souhaite une bien agréable journée.
bruno@addiction-voyage.fr

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